Voyager seule
©AgatheHayere — Vue 25,23267° N, 51,63664° E
Ici on va parler un peu d’aventure, de zone de confort et bien sûr comme toujours de voyage !
C’est un format différent des articles précédents, celui-ci est axé sur mes retours d’expérience en général, plutôt que sur un pays ou une ville en particulier.
Voyager seule, fait sortir de sa zone de confort et donc grandir, apprendre à se connaitre d’avantage. Et, plus on se connait, plus on sait ce que l’on veut (ou pas) dans notre vie. Cette « pause » permet finalement d’avancer et de faire un grand bon dans notre vie. Voyager c’est aussi, se plonger dans des cultures, des langues et des modes de vie encore inconnus.
À travers mon blog et mes précédents guides, vous avez peut-être vu des paysages magnifiques, qui font rêver renvoyant l’insouciance, mais ce que vous n'avez pas vu, c'est à quel point ces voyages peuvent être parfois difficiles.
Je vais vous partager mes ressentis personnels, mais comme tout sentiments ceux-ci sont propres à chacun. Il est important de ne pas comparer son expérience à celle des autres. Il est possible que ce que vous lisiez, parle à certain et pas à d’autre, mais prenez ce guide avec bienveillance et comme un recueil d’expériences. Chacunes de mes rencontres, chaque difficultés et chaque moment d'émerveillement a contribué à ces aventures.
LE VOYAGE
Ces dernières années voyager seule est devenu à la mode, avec les réseaux sociaux nous sommes inondés de somptueuses publications de paysages dans les différents pays du monde, qui nous donnent l’envie de partout et d’ailleurs. Il faut cependant rester lucide pour ne pas être déçu de son voyage et vivre une désillusion suite à l’idéalisation du lieu via les réseaux sociaux.
Il y a différente sorte de voyages, des « vacances » à durée déterminée, dont l’itinéraire et le voyage sont cadrés. Tu sais où tu vas, ce que tu vas faire, où tu vas loger.
Et les « aventures », partir avec son sac-à-dos sur le dos, un billet aller en poche, sans son retour ; où l’imprévue est le maître mot, car oui, il est impossible de prévoir l’intégralité d’un long voyage. Certes, vous avez un fil conducteur, tu peux préparer ton voyage mais tu ne peux pas tout anticiper. Il faut régulièrement improviser et rebondir rapidement. Rien ne se passe comme prévu. Dans tous les cas, tu vas vivre des choses, que tu partes sur un coup de tête ou non. Saisis les opportunités qui s’offrent à toi, fais au feeling et tu vas vivre des choses qui n’étaient pas forcément prévues, mais ce sont les meilleurs souvenirs que tu auras.
VOYAGER SEUL
On le sait bien, tu fais passer ce que tu veux sur les réseaux, les gens t’envient car « tu as la vie facile », mais ils ne connaissent pas la difficulté sur place.
N’attends pas les autres pour voyager par peur de la solitude. Celle-ci ne doit pas être un frein à ton voyage. Tu peux mieux vivre la solitude à des endroits qu’à d’autres. Personnellement je me sens moins seule à l’étranger qu’en France le soir dans mon chez moi. À l’étranger tu as tellement de choses à faire, à découvrir tu vis vraiment en fonction et au rythme de tes envies tu ne laisses pas de place à l’ennui.
Il faut avoir voir beaucoup de courage pour partir à l’autre bout du monde seul, dans une nouvelle culture, avec des responsabilités d’adulte, s’assumer, savoir gérer son argent, assurer sa propre sécurité et veiller sur soi-même, dans une langue que tu ne maîtrises pas forcément. Mais c’est la meilleure chose à faire, l’expérience est différente si tu pars seul ou à plusieurs. Seul tu n’as que toi, tes choix, tu as la responsabilité de toi même, tu ne peux pas t’appuyer ou te reposer sur quelqu’un ! Ce qui est également un bon avantage lorsque tu te sens bien et à ta place dans un endroit, tu as ce sentiment de liberté. Tu es libre de tes horaires de ton planning tu n’as de compte à rendre à personne, tu décides de tout. Tu n’as aucun compromis à faire pour quiconque !
Ce qui est important est de savoir pourquoi tu pars. Définir tes attentes et des buts t’aideront à vivre à 100% les moments présents. Ce peut être un challenge personnel ; comment je vais me débrouiller loin de mes habitudes, de ma famille, de mes amis et de mon confort personnel.
Si tu veux quelque chose dans la vie, si tu veux atteindre tes propres objectifs, il faut que tu fasses des changement dans celle-ci et auquel cas : il faut y aller ! Ça ne sert à rien de stresser avant de le vivre !
LACHER PRISE
Étant à l’origine une grande anxieuse, mes voyages m’ont appris à lâcher prise. Ce qui à été le plus dur au début, c’était de sortir du lit le matin alors que j’angoissais de n’avoir rien à faire et personne avec qui être. Puis je me suis fixée des objectifs à la journée, pour m’inciter à me lever et à commencer ma journée. Et naturellement, je suis passée d’une envie de tout contrôler, organisant mes journées à la minute, ne laissant pas de place à l’improviste (tout cela pour ne pas avoir le temps de penser et de devenir anxieuse) à me laisser aller vers l’inconnu. J’ai dû apprendre à relativiser et rebondir rapidement sur des situations imprévues, de nombreuses situations imprévues…. Au début tout était compliqué, mais le cerveau fait bien les choses, je dirais qu’il m’aura fallut un bon mois de galère et un road trip dans les pattes pour apprendre à vivre à la semaine la semaine, ce qui était déjà un exploit, car lâcher prise c’est sortir de sa zone de confort. Je me suis découvert un petit peu plus à chaque étape, dans chaque difficulté j’en ai tiré beaucoup de choses positives !
Hors de la zone de contrôle, en lâchant prise, c’est là que tu arrives à devenir une meilleure personne et à changer. Ce sont dans ces moments où tu n’as plus de contrôle sur rien que de belles choses arrivent et ne seraient jamais arrivées si tu avais gardé le contrôle.
ZONE DE CONFORT
Affronter ses peurs c’est sortir de sa zone de confort et se développer personnellement. Imaginer une petite princesse dormir dans une toile de tente.. ça colle pas.. et pourtant ! Je me suis rendue compte que le bonheur n’était pas matériel. Je n’ai jamais été aussi heureuse qu’en rencontrant des gens, en découvrant des paysages, des pays, des cultures, des lieux. Avec tous ces bonheurs simples.
Il a fallu trouver une nouvelle zone de confort. S’adapter aux nouvelles conditions de vie, qui ne sont parfois pas très clean, apprendre à se trouver des petits piliers à chaque endroit où vous vous trouver, ou vous créer une nouvelle routine de vie. C’est là que tu te rends compte que le bonheur ce n’est pas d’avoir mais de vivre !
NOUVELLE ROUTINE
Je pense que c’est la chose qui m’aide le plus à me sentir bien dans chaque endroit où je me rends. Lorsque je ne suis pas chez moi, dans mon confort de vie habituel, je m’applique une nouvelle routine de vie pour me mettre dans ma bulle, être un peu perdue mais heureuse. Les premiers jours dans une ville inconnue, je me lève tôt, je me trouve un Coffee Shop qui sera ma safe place du matin, je démarre un nouveau livre, je me balade dans l’ensemble de la ville, je vais faire les courses dans le supermarché le plus proche de chez moi pour trouver mes marques, et hop le tour est joué je fais de cette nouvelle ville mon chez moi ! J’aime également faire une chose sur place que je ne peux pas faire dans mon pays d’origine, ce qui rend mon nouveau chez moi unique, et comme nulle part ailleurs.
A l’étranger, tu ne te poses plus la question de la pression sociale, je me suis sentie bien plus à l’aise de faire des choses que je ne pouvais faire en France, j’étais décomplexée du regard que les gens pouvaient avoir sur moi !
Paradoxalement, je ne sais pas si je peux dire qu’à un endroit je me suis vraiment sentie à 100% chez moi. Je pense que tu peux te sentir très bien, mieux à l’étranger avec une nouvelle culture que dans ton pays d’origine mais l’entourage fait beaucoup et une partie de chez moi c’est ma famille et mes amis.
LES RELATIONS
Les relations sont également l’une des choses qui m’ont le plus touchée, d’une part avec les personnes que je laissais derrière moi et le manque qui allait se créé. Mais il ne faut pas avoir peur de louper des choses, car rien ne change vraiment. Ça évolue, tout évolue et toi également. N’aies pas peur qu’on t’oublie, car tout le monde reprend des nouvelles habitudes sans toi mais cela ne veut pas dire qu’ils ne pensent plus à toi. Quand tu reviendras tu te recréeras une place dans leur vie et ils seront très contents de te revoir et de t’accueillir à nouveau dans leur rythme de vie.
N’aies pas peur de louper les choses, des évènements familiaux, des soirées entre copains. Ne sois pas frustré de ne pas partager ces moments avec tes proches, au contraire tu te créés tes propres expériences qui n’appartiennent qu’à toi !
D’autres part, les relations sur place. J’ai toujours fait partie de la team, j’ai mes amis avec qui je partage et donne tout, on est loyaux. Mais là-bas les amitié sont différentes, les gens ne sont que de passage. Les sentiments loin de tes proches sont décuplés, mais tu ne peux pas t’attacher ou demander à quelqu’un de te donner autant que tes amis de ton pays d’origine. Tu as une rotation de personne hallucinante à la semaine, tu rencontres énormément de nouvelles personnes au quotidien. Il est donc important que tu te dises que c’est ok de prendre du bon temps, de partager des choses extraordinaires avec des personnes que tu ne verras surement que sur la journée !
Rencontre, discute avec les gens. Apprend d’eux et de leurs expériences. Prends ce que tu as à prendre ! Tu verras, certaines personnes se démarqueront et vos chemins se re-croiserons surement pour faire un bout de chemin ensemble et celles-ci deviendront à leur tour de très belles amitiés !
GARDER LE LIEN
Il faut que tu gardes à l’esprit que ce n’est pas parce que tu pars que tout le monde s’arrête de vivre. Quand tu es en France tu n’es pas tout le temps au téléphone ou à textoter avec tes proches, alors tu n’auras pas le temps non plus là-bas. Tu préfèreras te balader, découvrir des endroits, n’oublies pas de vivre tes moments et de profiter car ça ne sera pas une fois rentré que tu pourras le faire. Ne sois pas dans l’attente de quelqu’un, c’est le meilleur moyen de plomber tes journées. Et comme dit précédemment, tes proches continueront leurs vies, ils n’auront donc pas plus de temps que toi. Il faudra que tu te cales des rendez-vous, à des heures en accord avec les fuseaux horaires de chacun ou tu seras 100% disponible pour la personne que tu appelles. La qualité vaut mieux que la quantité !
ET APRÈS
Tu te sens différente, moi je me suis sentie différente des autres. J’ai senti que j’avais changé, que j’avais fais un bon. Je savais que mes proches ne retrouveraient pas la même personne qu’ils avaient laissée.
J’ai senti ce décalage en rentrant car tu apprends tellement à l’étranger avec les gens que tu rencontres qui eux sont déjà en phase avec eux même, ces personnes là te font grandir, tu évolues dans leur sens. Ce décalage c’est inutile de le mentionner, c’est à toi de t’adapter pour ne pas agacer ton entourage. Ne tombe pas dans le « trop automne », puisque oui tu sais te débrouiller, tu as l’habitude de faire les choses seul, tu ne prévoies pas grand chose et tu verras au feeling sur le moment même car maintenant c’est comme cela que tu fonctionnes. Mais cela peut bousculer certaines personnes de ton entourage qui ne veulent pas de ça qui ne sont pas encore sortis de leur zone de confort et qu’ils le feront plus tard, donc fait l’effort de t’adapter quand tu le peux ça n’impactera pas la personne que tu es devenue. Tout le monde va à son rythme, tout le monde évolue avec son temps, et un jour tout se rééquilibre.
Je ne considérerais pas être mieux je me sentais différente, et d’un coté, une part de moi les enviait, de leur insouciance que j’avais perdue. À ne pouvoir que compter sur soi-même, tu te forges et te protèges tu perds certains aspects de l’enfant que tu étais.
Tu reviens aussi, avec de grandes idées et de nouvelles perspectives. J’ai acquis tellement de confiance en moi, je savais qu’à présent je pouvais faire tellement de choses seules qui me semblaient impossibles. J’ai changé toute ma perspective sur les gens, ma vie professionnelle.
J’ai pris du recul sur des choses qui pouvaient m’angoisser en France, des choses pour lesquelles je stressais, pour lesquelles tu te mets de coté pour les faire passer avant alors qu’elles n’en valent certainement pas la peine. Tout a le temps d’attendre !
Ne t’arrête pas car tu es rentré ! Continue d’apprendre des autres, de faire tes propres projets, ton chemin de vie. Car au bout de quelques temps tu peux avoir l’impression de régresser sur les ambitions que tu t’étais créées, tu as l’impression de retomber dans une zone de confort et que tout est trop facile trop simple dans ton quotidien. Alors continue, mets toi des nouveaux challenges au quotidien, tu es responsable, tu as su t’occuper de toi, seul à l’autre bout du monde, n’aies pas peur de rentrer et ne t’arrêtes pas à l’avis des autres. Tu sais maintenant qui tu es, et ce que tu veux ! Fonce, peu importe quel est ton prochain projet tu en sortiras forcement grandi !
N’oublie pas que tu peux ne pas apprécier et ne pas te sentir bien après un voyage ou pendant un voyage. Ne baisse pas les bras à la première difficulté, persiste continue de voyager seul si c’est ton envie, même si ce n’est que 48h.
Donne toi les moyens, ça vaut vraiment le coup !